mercredi 12 octobre 2011

Drive

           Ne vous attendez surtout pas à voir une pâle copie de Fast and Furious, c’est d’ailleurs la mésaventure qui est arrivée à une américaine qui a décidé de porter plainte (source programme-tv.net). On ne fera aucun commentaire sur nos gentils amis américains. Le réalisateur de Bronson nous revient donc avec un thriller palpitant.

            Drive nous compte l’histoire de cet homme, «The Driver», cascadeur et mécanicien le jour, pilote pour les gangsters la nuit. Solitaire, il croise la route d’Irène qui va diamétralement changer son univers, ainsi que son dernier casse, qui va mal tourner. 


            On s’éloigne très largement du film type : course-poursuite et tutti quanti. Les grands angles du réalisateur nous permettent d’apprécier différemment les scènes de pilotage. Mais c'est surtout parce que l'on retrouve cette sensation dérangeante du film Somewhere, de Sofia Coppola, si ce n’est que les silences servent ici habilement à l’ambiance oppressante du film. Attention cependant, ils risquent de rebuter pas mal d’entre vous, voir pour d’autres à vous faire quitter la salle.

Hormis le synopsis, différent, de la fille de Francis Ford Coppola, Nicolas Winding-Refn se sert habilement de la mise en scène, dont il a reçu le prix à Cannes, la photographie et le scénario pour nous mener droit à travers un film déroutant.
           
            Ryan Gosling obtient enfin un rôle à la hauteur de son talent, que l'on avait pas revu aussi convaincant depuis The United State of Leland. On ne peut pas en dire autant de Carey Mulligan, qui à mon goût, paraît toujours aussi mièvre. Le reste du casting confirme la bonne tenu du film, avec les convaincants Bryan Cranston, Ron Perlman et Albert Brooks.

            Si certains regretteront la violence de certaines scènes, il s’écarte pourtant de l’ambiance effrayante de ces films passés. Cela permet un équilibre entre les scènes d’actions et silences évocateurs, et donnent finalement un rythme endiablé. Entre un Boulevard de la mort de Tarantino et le réalisme de Michael Mann, le réalisateur se transcende et signe un film poétiquement noir. Si l’on y ajoute une BO électrique, Nicolas Winding-Refn est enfin accessible à tous.


Vincent L.




jeudi 6 octobre 2011

Les Chats persans

           C’est un film de Bahman Ghobadi. Le titre est tiré notamment d’une scène du film, que résume le réalisateur : « En Iran, nous n'avons pas le droit de sortir ni avec un chat ni avec un chien. Par contre, dans nos maisons nous avons des chats, chers à nos yeux et d'ailleurs les chats persans coûtent très cher. Je les compare aux jeunes protagonistes de mon film, sans liberté et obligés de se cacher pour jouer de la musique ».

            A leur sortie de prison Negar et Ashkan décident de monter leur groupe de musique et de partir jouer à l’étranger. Car ils savent pertinemment que leur style, le rock indé ne sera jamais toléré par les hautes instances du pays. Ils vont sillonner Téhéran à la recherche de nouveaux musiciens.


            Ce film est un petit miracle, tourné sans aucunes autorisations à travers les rues de Téhéran, en seulement 17 jours. Mais c’est peut-être là le problème de ce film. Il manque véritablement d’un scénario, d’une trame, à tel point qu’au cours du film on se perd véritablement sur l’objectif de nos deux artistes.

            Malgré lui, Bahman Ghobadi n’a pas réussit un film, mais plutôt un clip géant d’une heure et demi. Un documentaire, sans scénario, ou la tension aurait été réellement perceptible et qui aurait rendu ce film beaucoup plus prenant. La photographie est tout simplement parfaite, en partie grâce aux prises de vues de Téhéran, qui sont pour certaines sublimes, et aux ambiances feutrées et intimistes des salles underground. Mais on ne rentre pas dans les personnages présents à l’écran. Il manque cette intensité qui permettrait de véritablement comprendre leur passion et la pression à laquelle sont soumis une partie de cette jeunesse.

            Ce film présente pourtant un avantage certain, on y découvre cette génération talentueuse de musiciens iraniens, rappeurs, rockeurs. Cette jeunesse qui ne demande qu'à s'exprimer librement. La bande son est tout simplement un chef-d'oeuvre persan. D'ailleurs, nos deux héros, un peu trop tendre pour être des acteurs récurrents, ont un réel pouvoir attractif dès lors que leur talent s'exprime. Si vous allez sur You tube vous découvrirez que Negar et Ashkan ont finalement réussi à faire leur concert. Dieu Merci! 



Vincent L.