Drive nous compte l’histoire de cet homme, «The Driver», cascadeur et mécanicien le jour, pilote pour les gangsters la nuit. Solitaire, il croise la route d’Irène qui va diamétralement changer son univers, ainsi que son dernier casse, qui va mal tourner.
On s’éloigne très largement du film type : course-poursuite et tutti quanti. Les grands angles du réalisateur nous permettent d’apprécier différemment les scènes de pilotage. Mais c'est surtout parce que l'on retrouve cette sensation dérangeante du film Somewhere, de Sofia Coppola, si ce n’est que les silences servent ici habilement à l’ambiance oppressante du film. Attention cependant, ils risquent de rebuter pas mal d’entre vous, voir pour d’autres à vous faire quitter la salle.
Hormis le synopsis, différent, de la fille de Francis Ford Coppola, Nicolas Winding-Refn se sert habilement de la mise en scène, dont il a reçu le prix à Cannes, la photographie et le scénario pour nous mener droit à travers un film déroutant.
Si certains regretteront la violence de certaines scènes, il s’écarte pourtant de l’ambiance effrayante de ces films passés. Cela permet un équilibre entre les scènes d’actions et silences évocateurs, et donnent finalement un rythme endiablé. Entre un Boulevard de la mort de Tarantino et le réalisme de Michael Mann, le réalisateur se transcende et signe un film poétiquement noir. Si l’on y ajoute une BO électrique, Nicolas Winding-Refn est enfin accessible à tous.
Vincent L.