samedi 18 décembre 2010

Le renouveau du cinéma italien

     Les années 60-70 eurent « les comédies à l’italienne », l’exceptionnel Frederico Fellini, les westerns spaghetti de Sergio Leone, Pasolini, Antonioni, Scola, Visconti, Rossellini les néoréalistes. Les années 80 firent retombées le cinéma italien dans l’anonymat, par manque d’une réelle politique de soutien et l’augmentation du nombre de chaines de télévisions. Jusqu’à l’arrivée dans les années 90 de Nanni Moretti et une nouvelle politique d’aide au cinéma. Depuis lors une nouvelle génération de réalisateurs et d’acteurs l’ont remis dans la lumière, désirant prendre leur indépendance vis-à-vis des anciens.

(Nanni Moretti et Laura Morante dans La stanza del figlio)
     Tout recommence lorsque trois films italiens sont primés aux oscars des meilleurs films étrangers, Cinéma Paradiso (1990), Mediterraneo (1992) et l’incontournable La Vie est Belle (1999), cette période coïncide avec la disparition des grands réalisateurs néoréalistes, s’affranchissant définitivement de ce style.

     Si les années 90 marquent le retour des spectateurs italiens dans les salles, les films s’exportent mal. En 2000, La Chambre du fils de Nanni Moretti est primé à Cannes et l’on s’intéresse de nouveau au cinéma italien. Il se fait d’autant plus remarqué par la critique au travers de films au contenu politique, Le Caïman satire politique sur  Berlusconi et Il Divo qui revient sur l’avènement de Giulio Andreotti. Ce film retrace parallèlement l’évolution de la société italienne. Il fait suite au magnifique Nos meilleures années de Marco Tullio Giordana, remarqué à Cannes pour sa fresque d’une famille sur les quatre dernières décennies en Italie.

(Luigi Lo Cascio, Andrea Tidona et Fabrizio Gifuni dans Nos meilleures années)

     Le cinéma italien s’affranchit surtout des codes du passé. La dolce vita a bien disparu et cela se ressent dans les nombreuses comédies tragiques telles que L’Ami de la famille de Pablo Sorrentino, Libero du très prometteur acteur-réalisateur Kim Rossi Stuart et de Caos Calmo d'Antonello Grimaldi. C’est aussi le retour de comédies plus légères avec l’Ultimo bacio, sa suite Baciami Encora avec Stefano Accorsi et El tigre y la neve de l’éternel Roberto Benigni.

(Stefano Accoris et les acteurs de l'Ultimo Bacio)

     L’Italie redécouvre ses années noires, celles des années de plombs dans Mon frère est fils unique (avec  Riccardo Scamarcio, vu également dans Eden à l’Ouest de Costa-Gavras), du terrorisme avec Arrivederci amore ciao (avec le remarqué Alessio Boni) et le troublant Buongiorno, notte, sur l’enlèvement d’Aldo Moro. La mafia y trouve également sa place avec l’adaptation du best-seller Gomorra et le formidable polar Romanzo Criminale.

(Reno, Nicoletta Baschi et Benigni dans Le tigre et la neige)

     Si ces films manquent encore de reconnaissance internationale, ils n’en restent pas moins très prometteurs. La France a saisi le filon en créant la société de production Bellissima Films pour promouvoir le cinéma italien. Il serait pourtant prématuré de parler de son renouveau, mais il en prend la bonne voie. 



Vincent L.


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