vendredi 24 juin 2011

Armadillo et Restrepo

         Une fois n’est pas coutume, l'année 2010/2011 fut riche en documentaires. L’actualité fut bien évidement au cœur de ces films. On vous propose pendant une semaine de découvrir les documentaires marquants de l’année écoulée.

Le Festival de Cannes et de Sundance ne s’y sont pas trompés, respectivement Grand Prix de la semaine international de la critique et Grand prix du jury, Armadillo et Restrepo ne sont pas n’importe quels documentaires. Ils ont été tournés en Afghanistan.
Alors que les Etats-Unis et la France avancent doucement vers un retrait de leurs troupes, ces deux documentaires ont suivi durant presque un an, les militaires américains et danois au cœur du bourbier afghan.

Le plus médiatique, Armadillo, suit les militaires danois Mads et Daniel et leurs amis dans leur camp retranché d’Armadillo. Espoustouflant, on avait pas vu ça depuis Full Metal Jacket. La musique y joue un rôle prépondérant, en permettant de boucher l’inertie de certains passages et traduisant ce que l’image n’a pas réussit. Il fit aussi terriblement polémique au Danemark. Sans le vouloir, son réalisateur Janus Metz, amène à se demander où s'arrête la limite entre un acte de guerre et un acte de barbarie.


Le deuxième suit les militaires américains dans leur camp retranché de Restrepo. Dès le début du documentaire, le ton est donné, puisque Restrepo n’est autre que le nom du premier soldat mort de la compagnie que l’on suit. Tim Hetherington et Sebastien Junger nous plonge au sein de la vie d’un simple soldat, en Afghanistan. Sebastien Junger est un journaliste indépendant émérite, écrivain à ses heures, il a notamment écrit En pleine tempête, livre qui inspira le film du même nom. Malheureusement, Tim Hetherington ne continuera pas son formidable travail de photographe (Prix World Press 2007), il est mort à Misrata (Lybie), le 20 avril 2011, en faisant son métier.

(Sebastien Junger et Tim Hetherington)

Amateurs de films d’actions et de sensationnalisme, ne vous attendez pas à voir des héros courant, sautant, mitraillant ou grenaillant à chaque coin de montagnes. L’ennemi est fantomatique, les combats, d’une rare violence et d’une exceptionnelle intensité, suffisent à traduire l’ambiance qui entoure ces militaires. Ils nous montrent toutes les difficultés de la vie d’un soldat, dans et en dehors des combats, l’adaptabilité au terrain et les mentalités que tout oppose. Ces militaires sont, ici, acteurs de leur propre vie et les balles sont bien réelles.

(Photo de Tim Hetherington, Prix World Press 2007)
            La force de ces deux documentaires est de ne pas tomber dans la critique du commandement. Si on se posera beaucoup de questions, aucune réponse ne viendra. La réalité, froide et limpide, voilà ce qu’ils nous apportent.

           
 Vincent L.







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