vendredi 3 juin 2011

L'Amour, au-delà de tout

La Corée du sud est souvent plus connue pour ses gadgets et ses technologies à tout-va que pour son cinéma. Pourtant, le cinéma coréen est l’un des plus dynamiques, des plus crus et des plus brutaux qu’il est donné de voir. Le cinéma coréen est méconnu mais les connaisseurs ne s’y tromperont pas. En Corée du sud, les réalisateurs ne sont pas aussi médiatiques que leurs homologues américains mais assurément du même calibre. Le paradoxe de cette richesse est qu’il tient davantage dans une poignée de main. Les réalisateurs coréens connus ne sont pas nombreux mais une chose est sûre, ils n’ont rien à envier à quiconque. Et les locaux ne s’y trompent pas, le cinéma coréen réunit chaque année en son territoire plus d’entrées que leurs concurrents blockbusters américains. Rares sont les pays où les films locaux résistent encore à l’hégémonie américaine. Mais à s’y pencher de plus près, cela n’a véritablement rien d’étonnant.

Je m’attarderai sur un film, le dernier en date que j’ai eu la chance de regarder. Beaucoup d’échos m’avaient été contés mais jamais l’occasion ne s’était présentée de connaître enfin cet opus. Pourtant, Dieu sait que son réalisateur m’avait déjà subjugué.

Mother, réalisé en 2009 par Bong Joon-ho (dont le talent en avait déjà interloqué plus d’un avec Barking Dogs Never Bite -2000- ou Memories of Murder-2003, qui tous deux mériteraient autant d’attention que Mother) est tout simplement un film d’exception. Interprété par le célèbre acteur et mannequin Won Bin, adulé par nos amis asiatiques et Kim Hye-ja, dont les sorties médiatiques sont aussi rares qu’éblouissantes, Mother est un drame poignant.
Yo Do-Joon souffre de déficience mentale. A maintenant 28 ans, il n’occupe aucun emploi et vit toujours auprès de sa mère qui se bat éperdument pour le tirer des affaires dans lesquelles il s’engouffre. En proie à des différends avec son entourage et la police, Yo Do-Joon va finalement être inculpé d’un meurtre d’une jeune étudiante. Sa mère va tout faire pour l’innocenter.
            Mother est à la fois un drame palpitant qui se distingue par son cynisme noir. Il est l’histoire d’un sentiment maternel jusqu’au-boutiste où l’amour va peu à peu prendre le dessus sur la morale. D’une ambigüité troublante et d’un dénouement à la « Usual Suspect », le film est aussi une critique édifiante (parce que sournoise et fine) du système judiciaire coréen. Alimenté de scènes superbes sur le plan esthétique, Mother est à l’image de son réalisateur et du cinéma coréen en général, talentueux…

Diego C.

2 commentaires:

  1. Un film palpitant!Ce film m'a vraiment donné envie de découvrir le cinéma coréen...

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  2. Je viens de faire ma critique de ce film sur mon blog et ton analyse est pour moi parfaite. Je suis passionnée par le cinéma sud- coréen;j'en ai fait le sujet de mon mémoire de maîtrise;Il est très dommage qu'il ne soit pas plus médiatisé car il est pour moi l'un des meilleurs au monde!Longue vie à ton blog!

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