mardi 23 août 2011

La Piel Que Habito

Le dernier Pedro Almodovar sortait en salle cette semaine.

Robert Ledgard est un brillant chirurgien. Déboussolé par la mort de sa femme, brûlée vive, il tente désespérément de mettre au point une nouvelle peau qui aurait pu la sauver. Ses tests et résultats sont de plus en plus concluants. Cette nouvelle peau pourrait résister à toute agression parasite et permettre de soigner de grandes maladies, Robert en est persuadé. Encore faut-il le prouver. Il va trouver en Vera, un cobaye humain parfait pour y parvenir.
Interprété par Antonio Banderas (Robert Ledgard) et Elena Anaya (Vera) et inspiré du roman de Thierry Jonquet, Mygale, paru en 1984, La piel que habito se distingue des précédents films  du réalisateur espagnol par un genre jamais abordé jusque-là, le thriller.

Un changement de taille qui opère plutôt bien dès les premières minutes. Almodovar fait fi des ingrédients qui avaient pourtant fait la qualité de ses précédentes œuvres. L’univers social, qui nourrissait la psychologie de ses personnages par le passé, a ici complètement disparu. Le spectateur se sent très vite étouffer dans un univers clos et enigmatique, jonglant assez subtilement entre fantastique et thriller.
Symbole de cette réussite, Antonio Banderas que l’on n’avait pas vu aussi bon depuis bien longtemps. Le  célèbre acteur espagnol canalise l’attention et donne au film, dans ce rôle démiurge vacillant entre génie scientifique et folie humaine, une force intense et sombre.
Pourtant, La Piel que habito souffre rapidement d’un manque d’énergie aussi bien dans le scénario que dans sa mise en scène. Le flashback qui constitue la moitié du film saborde tout suspense. La bande originale manque également de nervosité et contraste de manière assez surprenante avec ce que la bande annonce laissait présager. Les quelques rebondissements restants ne parviendront d’ailleurs pas à nourrir une intrigue, dont la fin reste banale et prévisible.
Almodovar signe là un premier thriller raté que la brillante interprétation de son acteur fétiche ne parviendra malheureusement pas à camoufler.
Diego C.

1 commentaire:

  1. Bonjour Diego,
    Je ne dirais pas qu'il s'agit du premier thriller d'Almodovar : en 1986, il réalisait "Matador", qu'il a lui-même décrit comme un hommage à Hitchcock. Et dans une certaine mesure, il y a aussi un côté thriller dans "La mauvaise éducation" ou "Talons aiguilles".

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