Récompensée par le prix d’interprétation féminine à Cannes, Kirsten Dunst est saisissante et transmet magistralement le malaise qui l’étreint. Ses sourires crispés, ses regards fuyants, ce bonheur affiché évoquent admirablement le mal-être qui l’habitait déjà dans Virgin Suicide (1999) où elle était éblouissante. Charlotte Gainsbourg n’a pourtant rien à lui envier dans ce rôle d’une Claire angoissée, apeurée mais volontaire.
Mais bien plus qu’à travers le jeu des acteurs, Melancholia illumine surtout l’écran par sa plastique travaillée et sa mise en scène éblouissante. L’admiration du réalisateur pour l’esthétique nazie n’y est pas anodine. Melancholia est un brillant hommage au romantisme allemand et tire son essence de chaque plan filmé, à l'image du courant dont il s'inspire. Chaque lumière saisie, chaque image décomposée, font de certaines scènes de véritables tableaux en présence, dignes des plus grands peintres, que la musique de Wagner sublimera encore davantage.
Filmés uniquement en Suède, les plans panoramiques et les paysages sont splendides. Lars Von Trier fait ici étalage de tout son talent de metteur en scène, avec une virtuosité et volupté déconcertante. Melancholia n’est pas un film, il est un chef d'oeuvre pictural, dont les premières scènes prophétiques du prologue subjuguent et envoutent par leur éclat. L’épilogue apocalyptique a, quant a lui, des allures de paradis et confirme que Lars Von Trier est avant tout un réalisateur de génie. Esthéticien hors pair, il nous livre une composition artistique prodigieuse, peut-être sa plus aboutie.
Ne pas revenir sur les propos qui avaient entaché sa venue à Cannes parait dès lors difficile. Son éviction du festival pour ces propos limites avait fait office de punition. Mais à en voir Melancholia, ne pas lui décerner la palme en était déjà une, bien plus sévère.
Film de merde !
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অল্প পুজিতে লাভজনক ব্যবসা