dimanche 23 janvier 2011

Cinéma de Papa : L’inoubliable aventure des Tontons Flingueurs

              On ne pouvait pas passer à côté de ce classique du cinéma français, sorti en 1963. Si vous  ne l’avez toujours pas vu procurez vous immédiatement le film ! Les Tontons Flingueurs sont issus d’une trilogie d’Albert Simonin, Grisbi or not Grisbi, troisième volet consacré au truand Max le menteur (il y eu précédemment Touchez pas au Grisbi et Le cave se rebiffe).

                Dans ce dernier opus, Max devenu Fernand Naudin s’est rangé des affaires louches, dans la région de Montauban. Mais tout va recommencer, lorsque son ami de toujours, Louis le Mexicain, l’appel à son chevet parisien. Mourant, il lui confit la gestion des ses affaires douteuses mais surtout l’éducation de sa fille Patricia, qui ne devra en rien savoir la mort de son père. Aidé de Maître Folace, ils vont devoir faire face à l’envie de succession des frères Volfoni, de Théo et son ami Tomate.

                Si à l’origine le livre traitait cette histoire de façon dramatique, c’est sous la houlette de Georges Lautner, et de l’immense dialoguiste Michel Audiard, que le film va prendre une tournure humoristique. Et que dire du casting : Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Jean Lefebreve, Claude Rich, Robert Dalban, des interprètes charismatiques et à la hauteur des dialogues.


           Qui ne s’est jamais retrouvé attablé dans une cuisine autour d’un verre, se risquant sur le bizarre. C’est cette fameuse scène de la cuisine, entrée à jamais dans la  postérité, ou les gangsters se remémorant leurs gloires passées, autour d’un alcool, bien de chez eux : « On a dû arrêter la fabrication, y a des clients qui devenaient aveugles, ça faisait des histoires»

Ce film ne fut pourtant pas un réel succès à sa sortie, il est aujourd’hui considéré par beaucoup, par moi, comme un film culte. Gabin s’en mordit d’ailleurs les doigts d’avoir refusé le rôle de Fernand Naudin (joué finalement par Lino Ventura). L’ambiance du film est extraordinaire, avec «ses caves», «sa schnouf»,  «le grisbi» et ses scènes d’échanges de coup de feu aux bruits inoubliables.

                Si le travail des acteurs est à louer, la franche camaraderie régnant sur le plateau permit d’obtenir à l’image des personnages truculents. L’ensemble de l’équipe du film tourna d'ailleurs, l’année d’après, les Barbouzes.
Le film est aujourd’hui culte grâce aux phrases mythiques, d’une richesse et d’un humour dont seul Michel Audiard en avait le secret. Il est impossible d'oublier des phrases aussi finement placées et immortelles :

«Les cons ça osent tout c’est même à sa qu’on les reconnaît»,

«Mais moi les dingues, j'les soigne, j'm'en vais lui faire une ordonnance, et une sévère, j'vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quatre coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle... Moi quand m'en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite... j'disperse... et j'ventile...»

C’est d’ailleurs par ses mots que le film se résume le mieux «Parents un peu timorés, hommes d’affaires un peu mous, vous tous qui hésitez à brandir une matraque ou à sortir un 7.65 quand les circonstances l’exigent, Les Tontons Flingueurs est un film instructif qui vous apprendra à régler vos comptes. Vous qui rêvez d’une liquidation rapide de votre entourage immédiat, attendez d’avoir vu Les Tontons Flingueurs ! Ne tuez pas sans savoir… Les Tontons Flingueurs : une volonté de fer dans une diplomatie de velours !»



Vincent L.


Bande-annonce:



La scène de la cuisine:






À voir également :

Les Barbouses (1964)                    Ne Nous fâchons pas (1966)              Mélodie en sous-sol (1963)

Un Taxi pour Tobrouk (1960)     Cent mille dollars au soleil (1964)         Touchez pas au grisbi (1954)

Le Cave se rebiffe (1961)




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