jeudi 20 janvier 2011

Harry, un ami qui vous veut du bien !


Je sais que je ne devrais pas reparler de choses aussi consternantes que celle qui me vient à l’esprit au moment même où j’écris ces quelques lignes. D’une part parce que cela constitue une perte de temps, de mon temps en particulier. D’autre part, parce que consacrer du temps à un tel « film » serait lui faire trop d’honneur (et mon égo ne le supporte que modérément). Mais surtout, parce que cela va constituer, encore une fois, une publicité supplémentaire à un « film » qui n’en a plus besoin et qui, fondamentalement, ne le mérite pas.

Je ne peux pourtant pas passer outre les remarques et les différents avis qui m’ont été donnés de lire ces dernier temps. Leurs dithyrambes m’offusquent et suscitent chez moi de profondes interrogations quant à la cinéphilie des téléspectateurs qui peuplent notre univers. J’en conclus que cet amour du cinéma n’a donc plus aucun sens à mes yeux. Je ne prétends pas tout connaître du cinéma, loin de là, mais tout de même ! Faisons preuve de discernement !

J’ai suffisamment vu de « navets » et, aussi mauvais qu’ils fussent, je m’en réjouis car cela m’a, en particulier, permis d’apprécier les films de qualités et de les distinguer des autres qui polluent notre septième art. Par souci intellectuel, je préfère être juge et maître de mes opinions. Alors, si navet il y a, je me dois d’aller le voir, ne serait-ce que pour me forger mon propre avis qui sera, tout au mieux, fondé sur une expérience vécue et non sur des chimères et des conseils infondés .

Mais je vous en prie, amis lecteurs, lorsque j’entends dire que le dernier Harry Potter est un « navet » (et Dieu sait que rares ont été les personnes à me le dire !), permettez-moi de vous répliquer que vous faites trop d’honneur à un « film » qui n’en est pas un. Mais, surtout, que vous faites trop d’offense à un légume qui me procure plus de saveur.

Jamais, je n’avais eu aussi honte d’aller au cinéma ! Jamais, je ne m’étais autant indigné devant ma bêtise ! Comment ai-je pu aller voir ce film ? Telle était la seule interrogation qui envahissait mon esprit à la sortie de la séance. Je fais partie de ces six millions de personnes qui ont perdu leur temps et leur argent. Encore, si cela avait pu être fait d’un coup de baguette magique, je ne m’en serais probablement pas plaint et me serait simplement étonné de l’allégement soudain de mon porte-monnaie. Mais non ! Il a fallu, en plus, que je zigonne impatiemment près de deux heures et demie, le regard errant entre mon voisin, s’empiffrant de pop corn, et un écran géant.

Les effets spéciaux qui, dans ce genre de blockbuster, allègent un peu notre souffrance, n’ont eu que pour effet d’amplifier mon affliction migraineuse. Je ne m’étendrai pas sur le sujet d’Harry et ses acolytes qui sont passés au rang de star, sans même passer par la case départ, celle d’acteur.

Non, le plus frappant est que ce film est décousu, interminable et pâtît cruellement d’un manque de dialogues construits. La mise en scène y est médiocre et les protagonistes n’échappent à leur tourment que grâce à des coups de baguette magique qui désenchantent totalement le seul intérêt qu’avait la saga, sa féérie. Prévisible, le scénario plonge le spectateur dans une histoire alambiquée qui n’offre aucun suspense. Il se colle au livre me direz-vous. Oui, certainement ! Mais pour cet opus qui se veut fantastique, David Yates en oublie la composante principale de ce registre cinématographique, la surprise, l’étonnement.

Les caractères des personnages y sont trop peu développés alors que l’univers du film est pourtant bien différent des précédents, bien plus sombre. Harry y a grandi physiquement mais pas mentalement, c’est évident !

Autre point clé, la musique. Alors qu’elle constituait selon moi l’un des atouts majeurs de la saga (John Williams, l’un des plus grands compositeurs de musique de films, y étant pour beaucoup dans les premiers volets), perd de son intensité et accompagne très mal les scènes qu’elle ne transcende plus mais appauvrit. Il ne suffit pas simplement de mettre de la musique dans un film pour lui donner vie. Encore faut-il qu’elle en appréhende l’atmosphère.

Paradoxe majeur, ma plus grande consternation et réjouissance résident dans le titre du film à lui seul. En effet, le seul point positif de ce « film » repose probablement dans son titre, Harry et les reliques de la mort, partie 1. Ce film est effectivement une relique à laisser au placard et c’est face à la mort que le spectateur est confronté pendant deux heures et demie durant. Pourtant ma consternation est totale car, comme vous l’aurez constaté, ce film n’est qu’une première partie.

Et je suis près à parier que je verrai la deuxième, par ce satané souci de curiosité qui m’habite. Je prendrai néanmoins mes précautions et ferai indéniablement fi de la loi Hadopi. Pour ceux qui condamneraient le streaming et les téléchargements, vous comprendrez comme moi, qu’ils ont, au moins, un intérêt, qui est de ne pas perdre son argent bêtement. Tant pis pour le temps !

Diego C.


1 commentaire:

  1. Un bien bel article, qui vient enfin légitimer mon absence d'intérêt pour le sorcier puceau et myope.
    Big up.
    Paul

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