Au moment d’écrire ces quelques lignes, quelle n’est pas mon émotion. Je vais enfin pouvoir révéler ce talent, trop rare mais intense, qu’était le vôtre. Il ne fut jamais reconnu à sa juste valeur et n’a jamais trouvé d’égal. Peut être parce que comme le disait Dany Boon, les Césars devraient distinguer une catégorie film comique. Une récompense de la part de vos pairs ? Un César d’Honneur en 1980 pour l’ensemble de votre carrière. Mais quel César ! Remis des mains de vôtre idole, Jerry Lewis. Ce show de 5 minutes a laissé des traces dans les annales de la Cérémonie.
Les débuts furent compliqués. Choisir de devenir comédien à 28 ans n’est pas une mince affaire. Votre premier amour alla au théâtre. Vous avez d’ailleurs réussi votre concours d’entrée au Cours Simon avec une scène des Fourberies de Scapin, jolie clin d’œil à ce qu’allait être votre carrière. Daniel Gélin puis Sacha Guitry vont vous intégrer dans ce petit monde du cinéma, où Gabin et Bourvil ont depuis longtemps imposé leur gouaille.
C’est avec ces deux immenses acteurs, que le public va véritablement découvrir l’étendu de votre talent, lorsque vous apparaissez avec cette petite moustache qui vous porta préjudice dans les années 50. Vous étiez Jambier, l’épicier de La Traversée de Paris (1956). Et on y voyait déjà les prémices de ces mimiques qui allaient vous rendre célèbre. Qui se souvient de Ni vu... Ni connu... (1958) ou vous campiez un facétieux braconnier. De La Vendetta, ou vous jouiez un bandit corse, de votre nouveau duo avec Gabin dans Le Gentleman d’Epsom en 1962 et de cet incroyable film Des Pissenlits par la Racine de Georges Lautner en 1964. Certes, des petits films pour un grand talent. Ce sont des comédies grand public qui vont définitivement vous mettre en haut de l’affiche. Jean Girault aura se mérite avec successivement Faites sauter la banque !, Pouic-Pouic et en 1964 Le Gendarme de Saint-Tropez, premier tome de la série qui en comptera six.
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(Le Corniaud) |
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Des derniers films ou vous êtes apparu (La Soupe aux choux en 1981, où vous formez un duo détonnant avec Villeret et Le Gendarme et les Gendarmettes en 1982), je n’en garde pas un bon souvenir. Cette facilité, que vous aviez à rendre n’importe quelle situation comique, était toujours présente, mais on vous y voit surtout affaibli. Plus tard, deux événements m’attristèrent d’autant plus, lorsqu’en 1998 et en 2008 votre record d’entrées tomba au profit de Titanic et de Bienvenue Chez les Ch'ti .
Au moment de conclure ces quelques lignes, je me rends compte de leurs futilités. Car elles ne sont rien en comparaison de l’immense œuvre que vous nous avez laissé. J’ai l’espoir qu’elles permettent à certains de découvrir vos œuvres cachées et qu’elles vous rendent enfin cet hommage que vous méritez tant. Car Monsieur De Funès, comme l’avait si bien dit Yves Montand, vous êtes et resterez, à mes yeux, Grand !
Vincent L.
De funès à la douche
envoyé par coluche7662. - Court métrage, documentaire et bande annonce.
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Incroyable cet article Vince! J'ai failli verser ma larme.
RépondreSupprimerPJ