jeudi 3 février 2011

The Audiard's family

Dans la famille du cinéma français, je demande le père, Michel et le fils, Jacques. Il était impossible pour nous de ne pas parler d’eux. Eux qui ont tellement apporté au cinéma et qui continuent de le faire.

Commençons par le père. Tour à tour journaliste, réalisateur, scénariste, dialoguiste, écrivain, acteur, son œuvre est immense et les quelques lignes que nous allons lui consacrer sont presque superflues. Pour débuter, comment ne pas évoquer sa rencontre décisive sur le tournage du film Gas-oil avec Gabin en 1955, auquel il va redonner ses lettres de noblesses. S’en suivra une collaboration d’une vingtaine de films inoubliables, parmi lesquels,  Le Pacha, Mélodie en sous-sol, Le cave se rebiffe. Ventura, Serrault et Blier peuvent également se targuer d’une grande amitié avec le scénariste-dialoguiste.

Deux périodes pourraient être à distinguer. La première de 1950 à 1975 au cours de laquelle son génie va éclater. Ses textes font mouches. Ces films n’ont existé que parce qu’Audiard était capable de sublimer l’histoire par ses mots. Son inspiration venait de ses amis, des racontars de bistros, de discussions avec des chauffeurs de taxis.  Alors que la Nouvelle Vague lui reproche son «cinéma de papa», ses dialogues se rapprochent toujours un peu plus d’une certaine réalité, celle de la rue, de la vie de tous les jours. Des scènes comme celle de la cuisine dans Les Tontons Flingueurs restent aujourd’hui des images cultes du cinéma français et des répliques improbables :

 «Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche.» dans Un Taxi pour Tobrouk

«Conduire dans Paris, c’est une question de vocabulaire.» dans Mannequin de Paris

«Il serait normal que les assassins signalent les crimes. Après tout, ils sont les premiers informés.» dans Garde à Vue

«J'me suis jamais fait baiser deux fois de suite.
- Eh ben, tu sais pas ce que tu perds !» dans Elle cause plus, elle flingue

«Je suis pas Lawrence d'Arabie. Je traverse pas le désert sans boire.» dans Des pissenlits par la racine

«Quand les types de cent trente kilos disent certaines choses, ceux de soixante kilos les écoutent...» dans 100 000 dollars au soleil

Également réalisateur, il se démarque par ses titres à rallonges : Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages (1968), Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas … mais elle cause (1969) ou encore Comment réussir quand on est con et pleurnichard (1974). Des comédies populaires, aux titres accrocheurs, lui qui en disait, qu’au moins on les verraient sur les façades des cinémas.

La deuxième de 1975, suite à un évènement tragique, à sa mort en 1986, le ramène définitivement à son métier de dialoguiste. Des textes plus sombres, plus enclins à un cinéma de son temps, donnent des films tels que Le Guignolo (1980), Le Professionnel (1981) et celui pour lequel il obtint le César de meilleur scénariste, Garde à Vue (1983), avec des échanges poignants entre Serrault et Ventura.

Dans sa lignée, Jacques, son fils, a pris le relais. Mais c’est à la réalisation qu’il va exceller. En quinze ans, cinq films, tous des succès, récompensés par 2 prix à Cannes et 8 Césars dont 2 en tant que Meilleur réalisateur. On retiendra, le sombre Sur mes lèvres (2001), le mélancolique De battre mon cœur s’est arrêté (2005), césarisé méritant face au Fabuleux Destin d’Amelie Poulain, La Chambre des officiers ou encore Le pianiste. Le dernier en date, succès national et international, Un Prophète (2009), Grand Prix au Festival de Cannes, raconte l’évolution de Tahar Rahim dans l’univers carcéral français.

Un dernier chiffre pour finir, il représente à eux deux, plus de 200 millions d’entrées. On les en remercie, de nous avoir fait vivre, et de continuer à le faire, de grands moments de cinéma.



Les mots fétiches de michel audiard
envoyé par RioBravo. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

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