lundi 11 juillet 2011

L'Assaut

L’année dernière, Julien Leclercq revenait sur nos écrans avec son troisième film, L’Assaut (2010). L’Assaut revient sur la dernière mission médiatique et héroïque menée par les membres du GIGN, entre le 24 et 26 décembre 1994, sur le bitume de l’aéroport de Marignane, à Marseille, alors que quatre terroristes du Groupe Islamique Armé (GIA) avaient pris les 220 passagers du vol Air France 8969, un Airbus A300, en otage. L’avion, en provenance d’Alger, avait pour destination Paris et fut contraint de faire escale à Marseille pour faire le plein de kérosène. Moment choisi par le GIGN pour intervenir.

Le film de Julien Leclercq jongle assez subtilement entre quatre histoires qui se complètent et se superposent. Le réalisateur plonge à la fois son spectateur au sein des forces d’élites françaises, des terroristes présents dans l’avion, des chefs d’état français et de la famille d’un membre du GIGN, incarné par Vincent Elbaz.
Alimenté par certaines images d’archive (rappelons que le véritable assaut fut diffusé en direct sur les chaînes de télévision française), le film présente ainsi toutes les facettes des parties impliquées dans ce qui restera, l’une des interventions militaires des plus ardues et des plus réussies du 20ème siècle. Julien Leclercq alterne agréablement entre documentaire et film d’action et résume ainsi parfaitement les rouages de toute cette affaire, aussi bien au sommet des institutions étatiques que sur le terrain.

Et le terrain est d’ailleurs l’une des réussites du film. Parce Julien Leclercq s’est grandement inspiré des véritables membres ayant composé cette intervention, et qu’il a tourné le film en totale collaboration avec le groupe d’intervention, les scènes d’actions deviennent réelles, d’une intensité haletante. Les terroristes n’échappent d’ailleurs pas à la règle, par leur jeu d’interprétation juste et jusqu’ « au-boutiste ». Les scènes d’action sont détonantes, énergiques et évitent tous les écueils du genre. Pas de bombes inutiles ou d’explosions grossières. L’action est précise, filmée de plans succincts et peu nombreux qui lui donnent cette dynamique nerveuse. Une justesse des plans à l’image de l’opération qu’elle décrit, précise et minutieuse, sans fioriture. L’assaut, à proprement parler, ravit et vaut certaines scènes d’action à l’américaine.

Mais voilà, en voulant trop s’inspirer des films américains, il a fallu, pour une raison obscure, y intégrer une quatrième histoire, dont Hollywood est généralement friand. Une quatrième histoire que l’on suit épisodiquement, en trame de fond. Vincent Elbaz est, certes, un homme dévoué à son métier, mais il est aussi un mari, dévoué à sa femme et son nouveau né. Le film plonge alors dans une histoire intimiste qui fait davantage office de préjudice. Une histoire insipide qui ternit énormément toutes les richesses dont il regorge. On tombe dans un pathos mièvre et inutile, qui donne, en plus, un air de déjà vu, dont le GIGN se serait allègrement passé. Le spectateur aussi. Dommage.

Diego C.

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