vendredi 29 juillet 2011

J'aime regarder les filles

A quelques jours de l’élection présidentielle, la France est en pleine effervescence. Plus de 36 millions de français se rueront bientôt vers les urnes. En 1981, Primo a tout juste dix-huit ans. L’occasion de remplir ses devoirs civiques, pour la première fois. Pourtant, Primo se fiche de la politique. Il a d’autres préoccupations. Un Bac, qui approche et qu’il a déjà raté. Une famille, que sa fainéantise exacerbe, et qui ne cesse de lui rappeler le fardeau qu’il constitue. Des petits boulots, qu’il enchaîne à la pelle. Des dettes, à n’en plus finir. Et puis surtout, les filles. Une en particulier, Gabrielle, issue d’un milieu bien plus aisé, dont il tombe brutalement amoureux. Une préoccupation qui va peu à peu évincer toutes les autres.

Sur fond de transformation du paysage politique français du début des années 1980, Frédéric Louf signe une première comédie légère, avec J’aime regarder les filles. Parsemé d’images d’archives des élections de 1981, le film évite de s’enliser dans un militantisme effarouché.
Cette légèreté pourrait même lui être reprochée. Car J’aime regarder les filles manque de cohésion entre l’histoire qu’il retrace et le contexte politique dans lequel il s’inscrit. La ferveur des années 1980 ressort finalement peu. Les décors et costumes d’époque restent très succincts. A se demander si cela valait la peine de situer l’histoire à cette époque, tant l’apport du contexte politique au film, reste finalement énigmatique, ne faisant que souligner, d’un trait léger, le clivage socioculturel qui distingue Primo de Gabrielle.

Mais cette légèreté de ton est volontaire, et prend tout son sens lorsqu’on s’attache au personnage de Primo. J’aime regarder les filles n’est pas une histoire de politique, c’est surtout une amourette de jeunesse, où notre héros tente désespérément de ravir le cœur de Gabrielle.
 Amusant par sa maladresse, touchant par sa timidité et agaçant par son insouciance, Primo illumine l’écran. Pour son premier grand rôle, Pierre Niney (Primo) signe là une performance aussi séduisante que prometteuse. Un jeu d’interprétation qui éclipsera les légères maladresses sentimentales et caricatures que le film véhicule. Drôle et fin, J’aime regarder les filles en charmera plus d’un.

Diego C.

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