vendredi 27 mai 2011

Gods must be crazy

            Gods must be crazy restera probablement l’un des films les plus drôles et les plus percutants qu’il m’eût été donné de voir. Réalisé en 1980 par le sud africain Jamie Uys, Gods must be crazy allie humour et critique avec une facilité et une simplicité déconcertante. Sans tomber pour autant dans la caricature dans laquelle il aurait été aisé de s’enliser, le film soulève le problème du fossé culturel pouvant exister entre les sociétés occidentales, l’Amérique en tête de file, et les sociétés dites « primitives ».
            La nuance entre les civilisations est subtilement introduite, de manière assez burlesque, par l’intrusion au sein d’une tribu sud-africaine, isolée dans le désert du Kalahari, entre la Namibie, l’Afrique du Sud et le Botswana, d’une bouteille de Coca-Cola. Tout un symbole lorsque l’on sait qu’en 1980, Coca-Cola était la marque la plus répandue au monde (loin devant McDonald’s), ayant même été la seule entreprise de boissons fraîche autorisée, à l’époque, à pénétrer le territoire de la République populaire de Chine.

            La découverte de ce nouvel objet que la tribu considère comme émanant de Dieu, va peu à peu attirer les convoitises et attiser les rivalités entre tous ses membres, jusqu’au jour où leur chef décidera de se débarrasser définitivement de cet objet maléfique.
            Si ce court synopsis en dit long sur la teneur du film, il ne dévoile en rien l’intrigue. Car Gods must be crazy n’est pas seulement une mise en exergue des différences culturelles entre notre civilisation et celle de ces tribus. Ce film est également une réflexion plus poussée sur nos sociétés prétendues « civilisées », sur leur mode de consommation et le sacrifice qu’il en résulte, au détriment de la Nature, notamment.

            Pour la première fois, le spectateur est plongé dans le regard de l’autochtone et adopte  la vision qu’il peut avoir de l’occidental, de sa façon de vivre, qui, d’une certaine façon, lui apparaît tout aussi absurde que celle que nous, occidentaux, pouvons avoir de la sienne. Ce film n’a pas pour vocation de critiquer éperdument l’industrialisation à outrance de l’occident, ou sa consommation exubérante et effrénée, tout en faisant l’apologie d’un mode de vie plus « rudimentaire ».

Le film a davantage vocation à défendre une idée. Celle qui consiste à croire que la mondialisation, l’industrialisation à outrance ne sera jamais aussi enrichissante que la coexistence de cultures aussi « antinomiques » au premier abord, différente, après réflexion.

Ce film est une allégorie de la tolérance, et pour le coup, il est à consommer sans modération !

Diego C.



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