jeudi 3 mars 2011

Ces films So british

Qu’il est loin le temps où Les Monty Phyton faisait leur show, qu’Un poisson nommé Wanda (A Fish called Wanda, 1988) caracolait en tête du box-office. Comment caractériser le cinéma britannique aujourd’hui ?

Si les financements restent essentiellement américains (notamment après la perte du UK Film Council qui apportait une aide non-négligeable au financement de certains films), nous ne nous arrêterons d’ailleurs pas sur ce point, les réalisateurs, scénaristes et autres acteurs voisins ont pris une place non-négligeable dans le 7e art depuis dix ans. A tel point que faire un panorama global nous est apparu compliqué au vu du nombre de perles qu’il recel.

Il faut d’abord rappeler que les la fin des années 90 marque le retour de films britanniques de premier plan. On les retrouve à travers trois grands réalisateurs toujours présents aujourd’hui: Snatch et Arnaques crimes et botanique de Guy Ritchie, Trainspotting et Petits meurtres entre amis de Danny Boyle, My Name is Joe de Ken Loach. On n’oubliera pas les tordants Quatre mariages et un enterrement et Human Traffic.

Le cinéma britannique s’est diversifié. Le premier point à aborder, serait celui du remplacement de la vieille garde dans les comédies. Exit Hugh Grant et autres consorts, Collin Firth et Keira Knightley les ont remplacé au pied levé, notamment avec le succès de Love Actually, véritable comédie britannique ou l’on retrouve la crème des d’acteurs de ce cinéma.

(Les acteurs de Love Actually)

Il se démarque avec des comédies-dramatiques, Billy Elliot, avec Jamie Bell se découvrant une passion pour la danse classique plutôt que la boxe, à 11ans. Ces films traitent avec goût des problèmes sociaux auquel est confronté le Royaume-Uni : Joue la comme Beckham sur les traditions indiennes dans une Angleterre en pleine évolution, l’inattendu Dirty Pretty Things du flamboyant Stephen Frears, Sweet Sixteen de Ken Loach, sur l’adolescence en banlieue confrontée à la drogue et This is England sur une bande skinhead.

(This is England)

On ose même s’attaquer à l’inébranlable Buckingham Palace avec The Queen et Le discours d’un Roi (Succès mondial, ayant reçu quatre Oscars dont Meilleur Film et Meilleur Réalisateur). On ouvre d’ailleurs une parenthèse sur ce film, puisque nos amis américains n’appréciant que très moyennement l’utilisation du mot «Fuck», pourtant partie prenante du film, l’avait estampillé film interdit au moins de 17 ans. C’est donc une version plus soft qui est sorti aux Etats-Unis afin de ne pas choquer un public si fragile. Ce mot se retrouve donc censuré et le film tout de même interdit aux moins de 13 ans non accompagné d’un adulte. N’importe quoi, comme d’habitude !
Ils font aussi un devoir de mémoire sur ce sujet si sensible qu’est l’Irlande avec Sunday Bloody Sunday et le remarquable Le Vent se lève de Ken Loach.

(Le Discours d'un Roi)

Le cinéma britannique ne s’est pas non plus privé pour réaliser des films d’horreurs. Le cinéma espagnol avait REC, le cinéma britannique a 28 jours plus tard et sa suite 28 semaines plus tard de Danny Boyle. On pourra également parler de Shaun of the Dead, un horror comédie, dans lequel on retrouve Simon Pegg, Nick Frost et Bill Nighy. Ce trio symbolise cette nouvelle génération talentueuse qu’a découvert le cinéma britannique depuis les années 2000.

Les deux premiers nommés forment un duo détonnant, à la tête de comédies simplistes mais franchement drôles (Hot Fuzz). Ils sont depuis Mercredi à l’affiche de Paul, un improbable road movie avec un extraterrestre et ils seront également les Dupont et Dupond dans le prochain Spielberg sur les aventures de Tintin.
(Paul Frost et Nick Pegg dans Paul)

A l’image d’un François Berléand, Bill Nighy a vu sa carrière décollé en 2003 avec Love Actually, à l’âge de 54 ans. Depuis, à peu près tous les films dans lesquels il a joué, ont été des succès en salle : le tragique The Constant Gardener, tiré de faits réels, sur l’industrie pharmaceutique, Good Morning England, vaudeville sur le rock et la libération sexuelle, servi par une BO monstrueuse et la comédie d’humour noir Petits meurtres à l’anglaise (avec Emily Blunt, remake du film français Cible Mouvante sorti en 1993 avec Jean Rochefort et Marie Trintignant). Il incarne à lui seul le renouveau de cet humour So british.

Même James Bond est de nouveau britannique, joué par Daniel Craig. Woody Allen l’avait bien compris, Londres ayant été le cadre de trois de ses films, Match Point, Scoop et Le rêve de Cassandre, il faudra compter dans les prochaines années sur nos amis britanniques.


Vincent L.


à voir d'urgence (avec bande-annonce):






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