mardi 15 mars 2011

Dans la peau de John Carpenter


« On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même » telle pourrait être la devise de beaucoup d’entre nous.
Dans le domaine cinématographique, en revanche, peu pourrait se targuer d’une telle devise. Sauf peut-être une personne. Une personne qui fait aujourd’hui figure d’incontournable et dont le nom ne vous évoquera probablement rien si ce n’est deux qualités, l’intégrité et la discrétion.
Pourtant, il apparaît difficile de passer outre les grandes figures de l’art cinématographique comme cette personne peut l’incarner.
John Carpenter n’est pas du genre à s’en vanter mais s’il y a bien quelqu’un qui perçoit une œuvre cinématographique comme « un tout harmonieux » et indivisible, voilà alors la référence. Bien plus que son talent, c’est peut-être cet insatiable désir, cette volonté farouche d’entreprendre tout et seul qui suscite tant d’intérêt à mes yeux.
Jamais encore, un artiste n’avait été aussi complet que John. Il n’y en aura probablement jamais d’autres. Dommage ! Il faut dire que la tâche n’est pas évidente et si nombre d’acteurs se lancent dans la « simple » réalisation, les déboires qu’ils rencontrent, rendent compte, à eux seuls, de la difficulté d’une telle entreprise.
Alors de là à imaginer, qu’un seul homme puisse être à la fois, pour la majorité de ses films, acteur, réalisateur, auteur, metteur en scène, compositeur, monteur, producteur et scénariste, dans des registres aussi divers que la science-fiction, le fantastique, l’horreur, le drame, le western ou la comédie (et j’en passe) et tout cela, en le faisant bien! Alors là, chapeau !
Parce que John Carpenter s’efforcera toujours de faire du cinéma en y apportant sa touche personnelle dans tous maillons de la chaîne artistique, ses films revêtiront une dimension supplémentaire et un caractère puissant et personnel, qui les rendront éternellement uniques.
Tous ses films auront été marqués d’une empreinte intime qui porte, aujourd’hui, ce virtuose au rang non pas d’artiste sinon d’artisan du cinéma. Un artisan qui façonnera chacun de ses films depuis son projet jusqu’à son éclosion sous les feux des projecteurs, moment qu’il choisira opportun pour s’éclipser, discrétion oblige.
Parce que chacun de ses films, John Carpenter les accompagnera de bout en bout, il n’est plus un artisan du cinéma mais de son cinéma.
Et si tous ses films ne sont pas des chefs d’œuvres, ils auront eu le mérite de faire vivre, un tant soit peu, le cinéma indépendant et libertaire face à l’hégémonie d’Hollywood. Encore une autre de ses nombreuses qualités, l’engagement.

"En France, je suis un auteur, en Allemagne, je suis un faiseur de film, au Royaume-Uni, je suis un réalisateur d'horreur, aux Etats-Unis, je suis un clochard."

Diego C.

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