lundi 21 mars 2011

Le machiniste du cinéma

     Au premier abord, on aurait pu croire un remake des Temps Modernes de notre regretté Charlot. Un ouvrier en proie aux pires sévices et aux pires labeurs pour obtenir maigre pitance. L’histoire d’un énième travailleur qui troquerait sa liberté contre l’esclavagisme du capitalisme moderne. C’eût été une bonne idée, encore fallait-il bien le réaliser.

     Heureusement, Brad Anderson, le réalisateur de The Machinist ne s’est pas évertué à rééditer une critique de l’aliénation par le travail. Ou du moins, il l’a fait d’une toute autre manière. Une manière bien plus glaciale et sordide qui laisse croire que la critique sous-jacente en sera d’autant plus efficace.

     Trevor Reznik est un ouvrier proche de l’agonie. Il est encore vivant mais sa mine patibulaire, son visage émacié et son corps gracile illustrent suffisamment la condition de décrépitude qui l’avilie. Trevor travaille dans une usine de mécanique. Il travaille sans même se rendre compte de ce qu’il effectue. Son esprit est ailleurs. Il divague pour perdre, peu à peu, tout repère. Sa santé mentale se détériore aussi vite que sa santé alimentaire. Il ne dort plus. Emprunté, il tombe peu à peu dans une folie fatale et irrévocable.


(Christian Bale)

     The Machinist est une descente aux enfers sombre et angoissante, interprété d’une main de maître par un Christian Bale éblouissant. Perdant plus de 25 kilos pour endosser ce rôle difficile, Christian Bale est à la fois méconnaissable et magistral ! Le réalisateur fut même dans l’obligation de mettre un terme au régime drastique qu’il s’infligeait pour que ce rôle ne lui fût pas fatal.

     Le résultat est à la hauteur de la prouesse physique réalisée par l’acteur ! Le spectateur plonge dans une heure et demie d’un univers malsain et suffocant. Une heure et demie d’introspection dans la vie d’un homme, oscillant entre folie et réalité. Une heure et demie grandiose d’un très grand thriller psychologique qui hantera le spectateur, bien plus longtemps encore.
Extrêmement dérangeant et impressionnant!

The Machinist (2003)


Diego C.

2 commentaires:

  1. J'aime bien ce film aussi. :)
    Du même réalisateur, je conseille vivement Session 9, dont je parlerai bientôt sur mon blog !

    RépondreSupprimer
  2. J'ai publié ma critique de Session 9 :
    http://ilaose.blogspot.com/2011/08/session-9.html

    :)

    RépondreSupprimer